Un an déjà ! Une année tout pile que nous sommes arrivés au Canada, pour vivre notre PVT, et le moins que l’on puisse dire c’est que nous n’avons pas vu le temps passer !
Dans notre imaginaire, on pensait que notre PVT au Canada serait l’occasion pour nous de voyager dans tout le Canada, tout en travaillant, et en permettant à Bibi d’aller « normalement » à l’école. On s’imaginait travailler une année, afin de mettre suffisamment d’argent de côté pour ensuite acheter un van aménagé (Jamais deux sans trois !) et reprendre la route plusieurs mois. Mais notre première année au Québec ne s’est pas tout à fait passée comme prévue. Nos différents projets ont eu le temps de mûrir davantage et nous sommes aujourd’hui heureux d’entamer notre seconde année au Québec, de manière plus sereine.
Cette année écoulée est passé à toute allure, nous embarquant avec elle dans le tourbillon d’une vie trépidante au rythme des saisons. L’automne vient de refaire son apparition et on a l’impression que c’était hier que nous arrivions à Montréal, le 11 octobre 2018, munis de nos 60 kilos de bagages. La boucle est bouclée. Retour sur nos 12 premiers mois de vie au Québec.
- Notre arrivée à Montréal mi-Octobre a été marqué par à la course effrénée des premiers jours pour trouver un logement, ouvrir un compte en banque, inscrire Bibi à l’école. Nous nous sommes installés, en deux temps trois mouvements, dans un joli appartement rénové situé dans la rue Marquette, en plein coeur du quartier du Plateau Mont Royal (Alors oui, ça peut paraitre cliché : « encore des maudis français sur le Plateau », mais au mois d’octobre, c’était le seul appartement correct que nous avions trouvé et aussi le « moins cher » (1000$/mois pour un 5 1/2 semi-meublé) compte tenu de sa localisation et de son super état). Nous avions alors réussi notre pari : s’installer à Montréal en moins de 10 jours.
- Après une soirée d’Halloween palpitante et une chasse aux bonbons comme dans les films, Novembre a pointé le bout de son nez en même temps que les premiers flocons de neige. Ce mois nous a permis une belle escapade dans les Laurentides et la découverte de la faune et de la flore québécoise. C’est à cette période aussi que Rémi a (rapidement) trouvé un job bien cool dans un shop de ski connu à Montréal et qu’il a débuté sa « reconversion professionnelle » plus axée dans le domaine de la glisse et des sports outdoors.
- En Décembre, l’approches des fêtes de fin d’année nous a fait complètement tomber sous le charme des fêtes grandioses « à l’américaine ». De la parade de Noël, aux feux d’artifices hebdomadaires, nous avons été émerveillés par ce temps de fêtes, bien que nous vivions notre tout premier Noël en solo.
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Notre mois de Janvier a été marqué par le fameux Igloofest et de belles chutes de neiges. C’est aussi à partir de ce mois que j’ai (Hortense) trouvé mon tout premier emploi. Pour ma part, j’ai eu plus de mal à dégoter un job à la hauteur de mes attentes (horaires, salaire, environnement de travail) et ce n’est qu’à ce moment de l’année que je me suis réorientée vers un job de serveuse en restauration. Nous savions déjà à cette époque que nous ne passerions pas les 2 ans de notre PVT à Montréal et il était difficile alors de s’engager auprès d’un employeur à long terme. Et puis, comme nous l’avons déjà dit, pour nous, l’expatriation est une aventure que nous percevons davantage comme un voyage itinérant, plutôt que comme une installation définitive. C’est un bon moyen de nous réinventer professionnellement et de mettre à l’épreuve notre adaptabilité.
- En Février nous avons eu la chance d’accueillir chez nous, durant une semaine, deux membres de notre famille. L’hiver a battu son plein et la neige mêlée au froid, nous a permis de faire de très belles activités hivernales (patin, ski, raquettes, glissades). Nous vivions alors notre premier vrai hiver québécois.
- En Mars, la fin de l’hiver commençait peu à peu à se faire sentir. Nous avons fêté nos 6 mois à Montréal et de grandes remises en questions étaient entrain de germer dans nos têtes. Les températures plus douces et le peu de précipitation ont rendu ce mois agréable et de belles découvertes gourmandes nous ont mis beaucoup de baume au coeur.
- C’est en Avril que nous avons pris de grandes décisions et vécus de grands changements ! En plus d’avoir définitivement vu fondre la neige, nous avons tous les deux changé de jobs et prévu de quitter Montréal pour s’installer « ailleurs », dès la rentré de Septembre. Nous avons vu renaitre la ville et contemplé le bourgeonnement des arbres (Oui, parce que 5 mois de neige et de nature dénuée de verdure, c’est quand même long !). Nous avons adoré découvrir les alentours de Montréal et nous avons franchis pour le première fois la frontière Canada/États-Unis pour réaliser un mini-road trip de 4 jours entre Boston et Portland.
- Mai nous a montré Montréal sous un tout nouveau visage. Nous avons profité de beaux et longs weekends pour redécouvrir notre quartier, si pétillant et stimulant, et nous évader toujours plus dans des chalets, proche de Montréal ou au Nord des États-Unis, dans les Adirondacks.
- Juin nous a enfin apporté la chaleur de l’été que l’on attendait tous avec impatience ! L‘effervescence des nombreux festivals de Montréal et la douceur de pouvoir vivre dehors s’est poursuivit jusqu’en Juillet. La fin de l’année scolaire a sonné pour Bibi et fait place à deux mois bien remplis, en camps de jour d’abord, puis… en France ! Nous avons découvert la magie estivale de vivre à Montréal : ses barbecues dans les parcs, ses piscines publiques gratuites, ses arbres gigantesque qui apportent de l’ombre partout, ses terrasses et ses délicieuses crèmeries… Quelle ville charmante !
- Le 1er Août, nous avons vidé notre appartement et quitté définitivement la ville et sa chaleur étouffante pour nous installer, en région, à Sherbrooke. Nous avons choisi cette ville un peu au hasard, voyant avant tout en la région de l’Estrie le charme de ses paysages vallonnés, entourés de nature, de forêts et de beaux petits sommets. Nous avions hésité à migrer à l’Ouest du Canada pour notre seconde année de PVT, mais par souci d’installation (Comment transporter tous nos meubles à l’autre bout du pays ? Tout revendre pour tout racheter ?) et de langage (L’école gratuite et en français pour Bibi, c’est tout de même plus pratique !), nous avons préféré la facilité et rester au Québec. Puis, sans même prendre le temps de découvrir la ville, nous nous sommes accordés un mois de vacances au Mexique pour célébrer notre installation réussie et ce nouveau départ (792$CAD, soit 550€ A/R Ottawa-Cancun, pour 2 personnes, en plein mois d’Août, ça ne se refuse pas !).
- De retour à Sherbrooke depuis début septembre, Bibi a intégré sa nouvelle école et Rémi déjà débuté un nouvel emploi. Nous prenons nos marques petit à petit dans notre nouveau lieu de vie, au charme plus authentique et plus humain. Ville étudiante dynamique, aux commerces développés et aux nombreuses adresses gourmandes, Sherbrooke correspond mieux à notre style de vie. Nos weekends sont déjà agrémentés de belles sorties automnales et nous apprécions renouer avec la nature, qui est à portée de main (On achète nos fruits/légumes sur le bord de la route, on ramasse des champignons dans la forêt et on cueille des pommes sur les arbres en lisière des chemins – pas besoin de payer pour faire de l’auto-cueillette dans des vergers comme le font les montréalais -… la Nature, ENFIN !). Avec un cadre de vie d’exception et des loyer deux fois moins cher qu’à Montréal, pour la même surface, Sherbrooke est définitivement notre meilleur choix.
« ENCORE DES FRANÇAIS À MONTRÉAL »
Si nous avions longuement hésité sur le lieu à choisir pour passer notre PVT, nous ne regrettons pas de nous être installé au Québec, cette belle province canadienne francophone, où la nature est omniprésente et encore maître de l’espace. On aime la langue québécoise, son accent qui met de bonne humeur, ses expressions typiques et sa communication simplifiée, avec l’utilisation du « tu » et de ses formules de politesses détendues : « Salut, ça va bien ? ».
« Bêtement », nous avions choisi Montréal comme ville d’accueil, se disant alors qu’il serait plus facile pour nous de nous déplacer et de trouver du travail (surtout en hiver, quand il y aurait des mètres de neige et des températures trop négatives ^^). Mais cette ville est très élargie et les temps de transport peuvent parfois être longs pour se rendre au travail ou même sortir de la ville. De plus les offres d’emploi à Montréal sont plus prisées qu’en région et il peut être plus difficile de trouver un emploi qualifié sans avoir de réseau de contact. Montréal n’est pas non plus une ville peu chère (notamment en terme de loyer), surtout lorsque l’on voit le nombre ahurissant d’activités à faire en toute saison et le nombre de bonnes adresses à tester. Aujourd’hui heureux de l’avoir quittée, nous l’avons néanmoins beaucoup aimée pour sa richesse culturelle et créative. Cette ville est tellement vibrante !
S’INTÉGRER EN TANT QU’IMMIGRÉ
Avec du recul nous constatons qu’il nous aura tout de même fallu 6 mois d’adaptation pour nous sentir totalement « chez nous » et voir notre terre d’accueil comme notre vraie maison. S’installer, trouver un rythme de croisière, retrouver des repaires et tisser des liens sociaux solides, prend du temps et il ne faut pas sous estimer ce temps d’apprivoisement, tant à l’école, qu’au travail.
Si repartir à zéro ne nous effrayait pas et que nous étions confiants quant à nos recherches d’emploi, nos premiers mois ont été difficiles et nous ont contraint à remettre quelques projets à plus tard. Trouver un emploi est facile tant il y a d’offre à pourvoir, mais un PVTiste ne doit pas se contenter d’un salaire à 15$/heure 40h/semaines, ni d’horaires de soir et de fin de semaine, pour vivre décemment ! Nous l’avons appris à nos dépens.
Côté alimentaire, nous ne manquons de rien. Ici ou ailleurs, nous consommons comme à notre habitude et nous profitons des saveurs du coin, comme le sirop d’érable et le beurre d’arachide, pour compenser du fromage et du vin beauuuuucoup trop cher ! On regrette cependant la manière de consommer de certains « canadiens », influencés par les États-Unis (La surconsommation de soda à toute heure, les cafés à emportés partout et tout le temps, les boucheries qui vendent de la viande déjà découpée et mise sous plastique,…). Pas de doute, nous sommes bien en Amérique !
LE SYSTÈME SCOLAIRE QUÉBÉCOIS
Le système scolaire québécois est très américanisé et est selon nous plus adapté aux enfants et aux parents qui travaillent, que le système français. Beaucoup de temps est accordé aux jeux et aux activités en classe, ainsi qu’aux activités extra-scolaires. Ici, pas de bourrage de crâne, dès le plus jeune âge. L’apprentissage se fait dans la durée et les enfants aiment ça. L’école primaire débute généralement à 8h00 pour se terminer entre 15h00 et 15h30, avec 1h30 de pause le midi, 5 jours par semaine. Les vacances scolaires sont rares : seulement 2 semaines en Décembre et 1 semaine de relâche en Mars, ce qui permet une belle continuité dans le travail et surtout un bon rythme journalier pour les enfants (Et dire qu’en France, il y a 8 semaines de vacances et on s’interroge encore sur la viabilité de à la semaine de 4 jours…). Nous sommes très satisfaits du système scolaire québécois et de la qualité de l’enseignement proposé. Bibi est épanoui et content de se lever tous les matins pour se rendre à l’école. Il ne ressent aucune fatigue et ne perçoit pas de différences entre la France et le Québec. Son intégration est une belle réussite !
Nous entamons notre nouvelle année au Québec très sereinement, avec une envie de profiter encore davantage de tout ce que ce pays à nous offrir. Nous avons d’ores et déjà un très beau projet de vacances en famille prévu pour cet hiver et biensûr, nous ne perdons pas de vu notre objectif : le long voyage qui nous permettra de traverser le Canada d’Est en Ouest, tout en visitant les Etats-Unis (et peut-être plus encore !) prévu pour l’été prochain… On a tellement hâte !
Super article très intéressant notamment au sujet des infos sur le coût de la vie à Montréal et sur le système scolaire.
Quant au fait de se « brader » pour trouver du travail en pvt c’est aussi l’erreur que nous avons commise en Australie et qui a donné une note amère à ce voyage pourtant magnifique. On apprend de nos erreurs!
Bonne année à Sherbrooke, nous avions bcp aime nous promener du côté de Magog à l’automne dernier !
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Merci beaucoup Marie !
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